jeudi 2 septembre 2010

émission de radio du 21 août 2010


L'émission du samedi 21 août 2010 avait pour titre Festival de musique médiévale.

Si vous souhaitez entendre l'émission, vous pouvez cliquez sur le titre de cet article.

Au cours de cette émission, j'ai présenté aussi bien la musique sacrée que la musique savante. Pour la musique sacrée, on a entendu les choeurs des moines bénédictins de Solesmes et pour la musique profane, cela a été illustré par la musique du troubadour Jaufré Rudel, surnomé le prince de Blaye.

L'émission se terminait avec le groupe Malicorne fondé en 1973 qui s'inspire de la musique médiévale mais en mélangeant instruments anciens et instruments modernes.


Pour la prochaine émission rendez-vous le samedi 18 septembre à 15h45 sur 100.7

Harpe et poésie

De tout temps, la harpe a inspiré les poètes. Nous pouvons citer en premier les psaumes. La harpe sert à louer Dieu.
Psaume 92 versets 2 à 4:

Il est beau de louer l'Eternel,
Et de célébrer ton nom, ô Très-Haut!
D'annoncer le matin ta bonté,
Et ta fidélité pendant les nuits,
Sur l'instrument à 10 cordes et sur le luth,
Aux sons de la harpe.


Au XVIème siècle, en France, on retrouve dans la poésie de Joachim Du Bellay (1522-1560) la citation d'une harpe thracienne ( de la région de Thrace, Nord-Est de la Grèce ). La harpe représente alors pour le poète le symbole de l'Antiquité.


Que n’ai-je encor la harpe thracienne,
Pour réveiller de l’enfer paresseux
Ces vieux Césars, et les ombres de ceux
Qui ont bâti cette ville ancienne ?

Ou que je n’ai celle amphionienne,
Pour animer d’un accord plus heureux
De ces vieux murs les ossements pierreux,
Et restaurer la gloire ausonienne ?

Pussé-je au moins d’un pinceau plus agile
Sur le patron de quelque grand Virgile
De ces palais les portraits façonner :

J’entreprendrais, vu l’ardeur qui m’allume,
De rebâtir au compas de la plume
Ce que les mains ne peuvent maçonner

tiré du recueil:"les antiquités de Rome"

Beaucoup plus tard, on retrouve la harpe comme l'instrument qui par son timbre inspire la douleur et le chagrin. Elle est la voix de la souffrance. Voici un extrait d'un poème d' Alphonse de Lamartine (1790-1869),
Le poète mourant:

Telle durant la nuit la harpe éolienne,
Mêlant aux bruits des eaux sa plainte aérienne,
Résonne d'elle-même au souffle des zéphyrs.
Le voyageur s'arrête, étonné de l'entendre,
Il écoute, il admire et ne saurait comprendre
D'où partent ces divins soupirs.

Ma harpe fut souvent de larmes arrosée,
Mais les pleurs sont pour nous la céleste rosée ;
Sous un ciel toujours pur le coeur ne mûrit pas :
Dans la coupe écrasé le jus du pampre coule,
Et le baume flétri sous le pied qui le foule
Répand ses parfums sur nos pas.

Dans le même style, mais dans une autre langue, on ne peut parler de harpe, de poésie et de souffrance sans parler du grand poète irlandais Thomas Moore (1779-1852). My gentle harp est un exemple des belles poésies de Thomas Moore qui sont devenues pour la plupart des chansons.

My gentle Harp, once more I waken
The sweetness of thy slumbering strain;
In tears our last farewell was taken,
And now in tears we meet again.
No light of joy hath o'er thee broken,
But, like those harps whose heavenly skill
Of slavery, dark as thine, hath spoken,
Thou hang'st upon the willows still.

(extrait de my gentle harp)


La forme de l'ode est propice à mettre en valeur la harpe. Victor Hugo (1802-1885) a d'ailleurs intitulé cette ode La lyre et la harpe. C'est un dialogue entre deux cultures : les Dieux de l'Antiquité, représentés par la lyre et le Dieu judéochrétien de la Bible, représenté par la harpe. Pour lire le poème entier vous pouvez cliquer sur ce lien http://fr.wikisource.org/wiki/La_Lyre_et_la_Harpe


Pour clore cet article sur la harpe et la poésie, je vous propose de lire ce poème qu'André Ombreuse m'a dédié, il y a quelques années de cela.